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Alcool et cannabis, deux substances répandues au travail

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Pratiques addictives en entreprise : que révèle l’étude de l’INRS ?

Le monde du travail n’est pas épargné par la consommation de substances psychoactives. Or, cette pratique n’est pas sans risques, tant pour la santé des salariés concernés que pour leur sécurité et celle de leurs collègues. En effet, ces substances agissent sur le comportement des consommateurs, peuvent les mettre en danger et provoquer des accidents du travail. Leur consommation sur le temps de travail nuit donc à l’activité de l’entreprise. Et malheureusement, elle est aujourd’hui répandue dans différents secteurs professionnels, comme l’a constaté l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) los d’une étude menée à sa demande par l’Institut Cemka en novembre 2021. A cette occasion, 1245 professionnels de santé au travail ont été interrogés. Infirmiers, psychologues, médecins et ergonomes étaient invités à partager leur perception des pratiques addictives en entreprise et les actions de prévention efficaces. Voici ce qu’il faut retenir de cette étude, dont les résultats ont été comparés avec une précédente enquête réalisée en 2009. 

Les substances psychoactives consommées en milieu professionnel

Pour 64% des professionnels de santé sondés dans le cadre de cette étude, la consommation d’alcool et de cannabis est répandue en entreprise. Et si le nombre de salariés ayant des difficultés avec l’alcool est stable depuis 2009, les médecins du travail constatent en revanche que ceux ayant des problèmes avec le cannabis sont plus nombreux. Ils estiment que ce taux en novembre 2021 était de 7%, contre 5% en 2009. Et ces deux substances ne sont pas les seules à être consommées en entreprise. C’est aussi le cas du tabac et des médicaments psychotropes. Des substances psychoactives aux effets différents sur les comportements des salariés, mais qui présentent toutes des risques pour leur santé et leur sécurité. 

De même, d’après les 1245 professionnels interrogés, les origines de ces pratiques additives sont multiples et ne sont pas uniquement liées à la vie privée. Les facteurs favorisant ces addictions se trouvent aussi du côté de la vie professionnelle : les risques psychosociaux, les horaires atypiques, le télétravail, les séminaires, les moments de convivialité au travail (les pots notamment), et le travail isolé. C’est pourquoi il est nécessaire de les identifier afin de pouvoir mener des actions de prévention. D’autant que depuis le début de la pandémie de Covid-19, certaines de ces conduites addictives ont augmenté. 

Quelles solutions pour remédier à ces pratiques ?

A la lecture des résultats de cette étude, on apprend également – et c’est plutôt positif – que le suivi médical des salariés s’est amélioré depuis 2009. Un meilleur suivi donc, qui prend en compte ces pratiques addictives. D’ailleurs, 75% des médecins du travail ayant participé à cette étude reconnaissent poser des questions aux salariés sur leur consommation d’alcool et noter cette information dans leur dossier médical de santé au travail. Pour le cannabis, ils sont 51% à le faire. Cela leur permet d’aider les salariés concernés et de leur donner des conseils pour réduire leur consommation. 

De même, cette enquête demandée par l’INRS fournit des pistes de réflexion quant aux actions utiles pour prévenir ces addictions en entreprise. Parmi elles, se trouvent l’inscription du risque « pratiques addictives » dans le document unique, l’encadrement de la consommation d’alcool sur le lieu de travail et la mise en place de mesures de prévention concernant les facteurs qui favorisent ces addictions. La formation reste aussi une étape indispensable pour faire de la prévention auprès des salariés, aborder ce sujet encore tabou de la dépendance, rappeler la réglementation en vigueur et les sensibiliser aux risques de ces pratiques. Il est également important de prévoir des mesures pour aider les travailleurs consommant ces substances en milieu professionnel, en particulier lorsqu’ils présentent un trouble du comportement.

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