Transition écologique et conditions de travail, que dit l’étude lancée par l’ANACT ?
Lors de la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail en 2023, l’Anact a réalisé une consultation en ligne à destination des travailleurs. Accessible sur son site internet du 2 au 21 mai 2023, elle avait pour thème : « transition écologique et conditions de travail ». Au total, 1396 personnes ont participé, en particulier des CPS+, des femmes et des agents de la fonction publique. Et pour la majorité des répondants, la crise écologique aura un impact sur l’activité de leur entreprise. Ainsi, ils estiment qu’aujourd’hui et dans les années à venir, la transition écologique s’avère un enjeu stratégique pour les organisations, tant dans le secteur public que dans le privé. Cependant, cela se met difficilement en place dans les entreprises et lorsque le sujet est abordé, il l’est principalement entre collègues. Des progrès restent donc à faire pour améliorer les conditions de travail des actifs grâce à la transition écologique.
La transition écologique, un enjeu stratégique pour les entreprises
A la lecture des résultats de cette consultation de l’Anact, on apprend que :
- 81% des répondants considèrent la transition écologique comme un enjeu stratégie pour leur entreprise ;
- 83% pensent que l’activité de leur structure sera impactée par cette transition ;
- « seulement quelques actions » ont été prises dans les établissements ou entreprises pour 52% des participants, dont des écogestes (82%), des mesures en faveur de la mobilité (69%) et de la sensibilisation des salariés (63%).
Ainsi, on constate que les répondants ont conscience de l’enjeu de la transition écologique sur les conditions de travail. Néanmoins, en interne, les actions développées ne sont pas suffisantes. En fait, les mesures liées à la prévention des risques ou l’organisation du travail, sont assez rares. Or, elles pourraient avoir des effets durables. Les entreprises vont donc revoir renforcer leurs actions préventives, organisationnelles et stratégiques si elles veulent vraiment améliorer les conditions de travail de leurs salariés sur le long terme.
Des actions encore à développer pour améliorer les conditions de travail
Lors de cette consultation de l’Anact, les répondants ont également indiqué que :
- la crise écologique allait dégrader leurs conditions de travaux pour 38% d’entre eux, quand d’autres (35%) pensent qu’elle peut avoir des effets neutres ou positifs ;
- cette crise ne les exposera pas davantage à des risques professionnels (51%), et ne dégradera pas leurs relations de travail (56%) ;
- les actions en place ont ou auront des conséquences positives sur l’amélioration de leurs conditions de travail ;
- de meilleurs conditions de travail peuvent contribuer à la transition écologique pour 86% des répondants, grâce à des actions sur la qualité du travail, des produits, l’évolution des modes de production et l’amélioration du dialogue social.
Cependant, concernant l’exposition aux risques professionnels, il faut préciser que l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) n’est pas du même avis. L’organisme juge en effet, que ces risques vont augmenter à cause du réchauffement climatique.
Enfin, cette consultation nous révèle que la transition écologique est un vrai sujet de discussion en entreprise. 91% des participants reconnaissent échanger sur le sujet au travail, mais principalement entre collègues (pour 75%). Ce sujet est abordé devant la direction uniquement lors de réunions (pour 47% d’entre eux). Cela prouve que les actifs se sont familiarisés avec la transition écologique. Désormais, il appartient aux entreprises, aux représentants du personnel de s’emparer du sujet et de prendre des décisions stratégiques en matière de prévention et de protection de l’environnement.
