Adapter vos formations de prévention à la réalité de vos métiers en 5 étapes simples

20 octobre 2025

Les RH connaissent la chanson : un catalogue de formation, des intitulés qui sonnent bien, des cases réglementaires à remplir. « Formation gestes et postures », « Prévention des risques professionnels », « Gestion du stress au travail ».

Sauf que les équipes sortent de là avec la même impression : « C’était intéressant, mais ça ne correspond pas à ce qu’on vit. »

Le problème, ce n’est pas la formation en elle-même. C’est qu’elle a été conçue pour tout le monde… donc pour personne.

Quand la formation ignore votre réalité métier

Une formation « photocopieuse », c’est celle qu’on applique de la même manière partout. Même contenu, mêmes exemples, mêmes supports, qu’on soit dans la logistique, la chimie ou les services.

On parle de « risques professionnels » sans jamais nommer les vrais dangers du poste, on forme aux « bons gestes » avec des démos qui ignorent les outils et les cadences réelles.

Exemple vécu : une formation SST dans une entreprise de maintenance industrielle. Le formateur enchaîne des exercices sur le tertiaire et médico-social. Pendant ce temps, les techniciens bossent tous les jours avec des risques d’électrocution, de chute en hauteur, de projection de produits corrosifs. Aucun mot là-dessus.

Quand le formateur ne connaît pas votre métier

L’autre problème, c’est le formateur qui arrive avec son PowerPoint tout prêt, sans avoir jamais mis les pieds dans un atelier, un entrepôt ou sur un chantier.

Il parle de « gestes et postures » sans savoir que vos préparateurs font 15 km par jour. Il explique « comment éviter le burn-out » à des infirmières qui enchaînent les gardes depuis des mois.

La formation adaptée repose sur l’idée que le formateur ait des compétences du domaine et soit un expert de la prévention des risques professionnels du secteur d’activité et ait obtenu des informations sur les spécificités de l’entreprise qui forme ses salariés. 

Ça se voit dès les cinq premières minutes. Le formateur connaît le métier ou il déroule un script générique.

Quand personne n’a demandé leur avis aux équipes

Combien de formations sont conçues dans un bureau, par des RH ou des organismes de formation, sans jamais interroger ceux qui vont la suivre ?

On choisit un module dans un catalogue, on valide un programme standard, et on convoque les équipes en espérant que ça va leur parler.

Les meilleurs contenus de formation naissent des vrais problèmes, pas des catalogues tout faits.

Dans une entreprise de logistique, au lieu de choisir un module catalogue, on a interrogé caristes et préparateurs : « Quelle situation aurait pu mal tourner la semaine dernière ? » :Communication foireuse pendant les rotations, gestes dangereux en période de rush, fatigue qui s’accumule en fin de semaine.

La formation a été construite autour de ces situations réelles. Pas de cas théoriques. Pas d’exemples génériques. Juste leur réalité, avec leur vocabulaire, leurs contraintes. Des changements de pratiques visibles dès la semaine suivante.

5 leviers pour une formation qui colle à VOTRE réalité

1. Partir des risques réels de votre secteur

Une formation incendie dans un entrepôt textile n’a rien à voir avec une formation incendie dans un site SEVESO. Les risques, les procédures, les réflexes à avoir : tout est différent.

Concrètement : Listez les 5 risques les plus fréquents ou les plus graves de votre activité. Vérifiez que le programme de formation les aborde explicitement. Si le formateur parle de « risques professionnels » sans nommer vos risques spécifiques, changez de prestataire.

2. Co-construire avec les opérationnels et l’OF

Les meilleurs experts de votre terrain, ce ne sont pas les formateurs externes. Ce sont vos managers de proximité, vos référents techniques, vos salariés expérimentés.

La méthode : Interrogez managers et équipes avant chaque formation. Trois questions suffisent : quelle situation récente aurait pu mal tourner ? Quels gestes dangereux reviennent ? Quels conseils ne fonctionnent pas sur le terrain ?

Le programme d’une formation S&ST n’est pas figé. Adaptez le, travaillez le, adaptez le avec l’organisme de formation et le formateur pour qu’il s’adapte parfaitement à vos besoins et vos objectifs. 

La méthode : Organisez une réunion sur site ou à distance avec l’organisme de formation pour échanger et étudier les documents internes, comme le Document Unique d’Evaluation des Risques professionnels, pour connaître les contenus. 

Un bon organisme adaptera son contenu. Un mauvais vous dira que « le programme est déjà fait ».

3. Vérifier que le formateur connaît votre métier

Un formateur SST généraliste peut être excellent pour du tertiaire. Mais dans l’industrie, le BTP ou la logistique, il doit connaître les spécificités du secteur.

Au premier contact avec l’organisme, posez ces questions :

  • Le formateur a-t-il une expérience dans notre secteur d’activité ?
  • Peut-il adapter les mises en situation à nos équipements et nos process réels ?
  • A-t-il déjà formé des équipes avec des contraintes similaires aux nôtres ?

Le formateur doit avoir la capacité d’échanger et de mener les phases réflexives en comprenant les spécificités de l’organisation du travail.

4. Utiliser le vocabulaire de vos équipes

Rien ne tue une formation plus vite que le jargon inadapté. Vos équipes parlent de « palettes », pas de « charges à manutentionner ». De « coups de feu », pas de « pics d’activité ». De « clients relous », pas de « situations de tension relationnelle ».

Action directe : Donnez au formateur une liste des termes qu’utilisent réellement vos équipes. Demandez-lui d’intégrer ce vocabulaire dans ses supports. Une formation qui parle la langue des gens est une formation qu’on écoute.

5. Personnaliser les exemples et les mises en situation

Les cas d’école génériques n’engagent personne. Les situations vécues la semaine dernière, si.

Mode d’emploi : Au lieu de demander « 3 mises en situation », demandez « 3 mises en situation basées sur nos incidents des 6 derniers mois ». Fournissez les fiches d’incident anonymisées, les remontées terrain, les quasi-accidents récurrents.

Les participants se reconnaissent et s’impliquent parce qu’on parle de leur quotidien, pas d’un cas d’école.

Chez Stoporisk, on forme VOS équipes, pas « des équipes »

Pas de catalogue standard ou de module photocopié. Avant chaque intervention, on passe du temps sur votre réalité : comprendre l’activité, identifier les contraintes, cerner les risques spécifiques.

On interroge vos équipes, on observe vos postes de travail, on échange, on consulte vos documents. Et on construit la formation autour de cette réalité. Avec les bons exemples, le bon vocabulaire, les bonnes situations.

Former sur mesure, ce n’est pas un luxe mais du respect pour ce que vivent vos équipes tous les jours.

La vraie question : former pour qui ?

Pendant des années, la formation de prévention a été pensée pour cocher des cases réglementaires. Programmes standardisés, contenus génériques, formateurs qui enchaînent les sessions sans jamais s’adapter.

Mais une formation efficace, ce n’est pas celle qui ressemble à toutes les autres.

C’est celle qui part de vos risques réels, qui utilise vos exemples vécus, qui parle la langue de vos équipes. Celle qu’on a bâtie avec ceux qui connaissent le terrain, pas avec ceux qui remplissent des tableaux Excel.

Et si on arrêtait de former « des salariés » pour commencer à former vos équipes, avec ce qu’elles vivent vraiment ?

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