Pourquoi (beaucoup) de formations de prévention sont… inutiles. Voici ce qu’on ignore souvent

6 octobre 2025

Qui n’a jamais assisté à une formation où le seul objectif semblait être… de signer la feuille de présence ?

Slides à rallonge, peu d’interaction, et une impression de perdre son temps. Dans ces conditions, difficile de retenir autre chose que l’heure de la pause.

Et pour l’entreprise ? Un budget formation dépensé, une obligation cochée de plus… mais des collaborateurs qui sortent de là encore moins engagés qu’en entrant.

Quand l’ennui tue l’efficacité

Une formation qui lasse ne transmet pas grand-chose. Les adultes apprennent quand ils voient un intérêt direct, quand ils peuvent relier le contenu à leur quotidien, et quand ils participent activement.

C’est ce qu’on appelle l’andragogie : une approche qui prend en compte la manière dont les adultes apprennent. Et les recherches sont claires : sans satisfaction ni implication, la mémorisation s’effondre.

La satisfaction comme moteur de prévention

À l’inverse, une formation engageante, qui surprend et implique, génère un double effet :

  • Les réflexes s’ancrent mieux, parce que l’apprentissage est vécu positivement,
  • La cohésion se renforce, car les collaborateurs partagent une expérience utile et motivante.

En clair, la satisfaction n’est pas un supplément de confort. C’est le carburant qui transforme une formation obligatoire en prévention durable.

Les études le confirment : on retient 10% de ce qu’on lit, 20% de ce qu’on entend, mais 90% de ce qu’on fait. Sans satisfaction ni implication, la mémorisation s’effondre.

Concrètement, ça change quoi ?

Un salarié qui expérimente un geste de secours en situation simulée le retiendra bien plus qu’en l’ayant vu sur un slide.

Une équipe qui vit un atelier pratique parlera de cette expérience bien après, là où une présentation descendante aurait été oubliée en quelques jours.

Une formation qui donne envie de participer devient un sujet de conversation positive en interne, et ça se reflète aussi dans l’image employeur.

Quand la satisfaction devient un enjeu RH stratégique

Pour un responsable RH, le sujet dépasse la seule transmission de savoirs.

Un collaborateur qui ressort satisfait d’une formation est plus engagé, plus en confiance et plus fidèle à son entreprise.

À l’inverse, des formations subies alimentent le désengagement, voire le cynisme.

Autrement dit, la satisfaction n’est pas seulement pédagogique, elle est sociale et stratégique : elle nourrit le climat de travail, réduit le turn-over et renforce la marque employeur.

Former autrement, c’est prévenir mieux

La prévention efficace repose sur une idée simple : plus les collaborateurs apprécient le moment, plus ils en retiennent l’essentiel, et plus longtemps ils l’appliquent.

Je pense à cette équipe logistique qui, 6 mois après une formation incendie immersive, a évacué un entrepôt en moins de 3 minutes lors d’une alerte réelle. Leur réflexe ? Ils me l’ont dit : « On s’est revus dans l’exercice, ça nous a guidés.”

En matière de sécurité et de santé au travail, la satisfaction n’est donc pas un luxe. C’est la condition pour que les bons réflexes s’installent durablement.

Demain, les entreprises qui formeront le mieux ne seront pas celles qui forment le plus, mais celles dont les collaborateurs voudront revenir.

Et si la vraie question n’était plus “Combien d’heures de formation avez-vous au compteur ?” mais quelle formation vous a marqué au point d’en parler encore aujourd’hui ? Celle dont vous appliquez encore les réflexes ?

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