67% des formations tutorées n’ont que 60% des formés qui vont au bout. À l’inverse, 53% des formations non accompagnées plafonnent sous les 20%.
87% des entreprises intègrent désormais de l’e-learning dans leurs dispositifs, pourtant, seulement 44% des Français sont capables d’agir en cas d’accident.
Alors, la formation prévention & sécurité en ligne : vraie révolution ou simple gadget numérique ?
Coordonner une formation prévention & sécurité, c’est jongler avec les plannings.
Bloquer un ou deux jours en moyenne pour 10 personnes, trouver une salle, payer le déplacement du formateur, recommencer tous les deux ans pour le recyclage, et pendant ce temps, les urgences du quotidien s’accumulent sur votre bureau.
Résultat : on repousse et on finit par former au compte-gouttes.
Certains salariés attendent des mois avant d’avoir leur place là où d’autres ne se recyclent jamais parce qu’on n’arrive pas à caler les dates.
Quand l’e-learning seul ne suffit pas
Pendant longtemps, imaginer une formation prévention & sécurité à distance semblait absurde. Comment apprendre un massage cardiaque derrière un écran ? Comment évaluer si quelqu’un sait vraiment positionner une victime en PLS sans le voir faire ? Comment savoir utiliser un extincteur sans le manipuler ?
Et franchement, ces questions restent légitimes.
La formation e-learning ne se substitue pas au stage pratique qui reste obligatoire et indispensable pour l’acquisition des gestes techniques. On ne devient pas expert des gestes d’urgence en regardant des vidéos, aussi bien faites soient-elles.
Mais voilà la vraie question : est-ce qu’un salarié qui passe deux jours en formation retient vraiment tout ? Est-ce que ces 14 heures d’affilée sont la meilleure façon d’ancrer des réflexes qui doivent rester sous stress ?
Ce qui change vraiment avec le blended learning
Le blended learning en prévention & sécurité, ce n’est pas remplacer le présentiel par du distanciel. C’est distinguer ce qui doit absolument se pratiquer physiquement de ce qui s’apprend mieux à son rythme.
Concrètement, ça donne quoi ?
La théorie à distance c’est quand le cerveau est disponible. Comprendre la chaîne de survie, identifier les signes d’un AVC, connaître les numéros d’urgence, savoir dans quel ordre agir, maîtriser les rôles d’une équipe d’évacuation, tout ça, un salarié peut l’apprendre tranquillement en modules de 15-20 minutes, entre deux tâches. Pas de pression avec en plus la possibilité de revenir en arrière ou de mettre pause pour digérer.
La pratique en présentiel doit se concentrer sur l’essentiel : Massage cardiaque, PLS, utilisation du défibrillateur, gestion des hémorragies, manipulation d’un extincteur.
Globalement, tous les gestes techniques nécessitant un formateur pour corriger, ajuster et valider.
Mais cette fois, les participants arrivent préparés en sachant déjà pourquoi ils font ces gestes, dans quel contexte et avec quelle logique. Le formateur peut se concentrer sur la pratique pure, sur les corrections fines et simulations réalistes.
Résultat : une journée de présentiel au lieu de deux, et paradoxalement, des acquis plus solides.
Les trois vrais avantages pour les RH
Gain de temps et d’argent
Les salariés suivent la partie théorique quand ils veulent et niveau gestion vous n’avez rien à organiser ou à bloquer dans le planning. Pour la partie pratique vous regroupez 10 personnes sur une seule journée au lieu de deux.
Moins de jours d’absence = moins de désorganisation et de coûts de formation.
En clair : vous formez plus de monde plus vite, et surtout pour moins cher.
Conformité et suivi automatisé
Concernant les attestations, les preuves de formation, ou encore les dates de recyclage, tout est géré et centralisé sur la plateforme. Vous ne courez plus après les certificats perdus ou ratez les dates de renouvellement. Le système vous alerte automatiquement quand un salarié doit se recycler.
Concrètement, ça change quoi ? Vous dormez tranquillement en cas de contrôle de l’inspection du travail.
Efficacité pédagogique
Et c’est là le point crucial ! Parce qu’au fond ce qui compte ce n’est pas le format de la formation mais ce que le salarié retient le jour où il en a vraiment besoin.
Le taux de rétention en e-learning peut atteindre 60%, contre 8 à 10% en formation classique.
Pourquoi ? Parce que l’apprentissage se fait au bon rythme, avec possibilité de répétition sans la fatigue d’une journée de 7 heures d’affilée.
Des contenus engageants, réalistes, interactifs avec des mises en situation qui préparent vraiment à l’urgence. Des vidéos qu’on peut revoir un an après, la veille d’un recyclage pour rafraîchir les bons réflexes.
C’est tout l’intérêt de l’andragogie appliquée à la prévention : comprendre comment les adultes apprennent vraiment et adapter les formats en conséquence.
Quand ajouter du présentiel supplémentaire ?
Le modèle blended c’est aussi de la souplesse. Si votre secteur d’activité présente des risques spécifiques vous pouvez ponctuer votre parcours e-learning d’interventions en présentiel ciblées.
- Un atelier sur la gestion des brûlures chimiques pour votre équipe de production.
- Une session dédiée aux malaises liés à la chaleur pour vos conducteurs d’engins.
- Une formation complémentaire sur l’utilisation de votre défibrillateur pour les nouveaux arrivants.
Vous gardez la maîtrise et vous ajustez selon vos besoins réels pas selon un catalogue figé.
Conclusion : la vraie question à se poser
Le débat n’est pas « présentiel ou distanciel » mais qu’est-ce qui ancre vraiment les réflexes de prévention & sécurité chez vos salariés ?
Des slides soporifiques pendant 14 heures ne servent à personne, quel que soit le format. Des modules e-learning mal fichus non plus.
Ce qui marche, c’est une andragogie pensée pour des adultes en activité qui associe compréhension théorique à son rythme et pratique intensive en conditions réelles.
Et si, finalement le blended learning n’était pas un compromis bancal, mais la meilleure façon de transformer une obligation administrative en compétence qui sauve vraiment des vies ?



